Voilà !
Chapitre 1
Les yeux de velours
Je soupirai et m'appuyai contre le dossier de ma chaise. Je hais l'Histoire-Géographie. Non pas que je n'écoute pas, au contraire je suis plutôt bonne élève, en Histoire-Géographie et dans les autres matières. DRIIIING ! La sonnerie ! Je rangeai en vitesse mes affaires et sortis de la classe dans la précipitation, heureuse de pouvoir m'en aller de ce cours ennuyant. J'ouvris mon sac et en sortis mon carnet de correspondance, j'avais enfin fini cette maudite journée de cours ! J'allais sortir du collège après avoir montré mon emploi du temps lorsqu'une main se posa sur mon épaule, je me retournai, personne. A nouveau cette sensation de présence derrière moi. Cette fois je me retournai
-Mais c'est pas drôle à la fin !, criai-je.
Je rougis aussitôt en sentant tous les regards se poser sur moi. En ce moment ils devaient tous penser que je n'étais pas normale. J'adressais un sourire d'ange aux autres élèves avant de me diriger vers la voiture de ma mère. Je montai et celle-ci me sourit. Je poussai un soupire d'exaspération et regardai la route. Nous arrivâmes devant l'école de mon frère, je l'avais oublié celui-la. Nous attendîmes une bonne dizaine de minutes avant que mon frère nous fasse l'honneur de se montrer. Il monta dans la voiture et, me préparant à la prochaine engueulade entre mon frère et ma mère, je mis mes écouteurs sur les oreilles et regardai par la fenêtre. Même à travers mes écouteurs, j'entendais ma mère crier:
''-Mais tu es trop petit ! Et on ne peut pas te faire confiance depuis !
Je montai le son de la musique afin de ne plus rien entendre et ouvris la fenêtre. Nous arrivâmes – enfin ! - à la maison, après une bonne quarantaine de minute. Ah oui. J'avais oublié ça aussi. On va chez mon père un
Week-end sur deux. Enfin, mon frère va chez mon père – de son plein gré - car moi je refuse de le voir depuis la fois où il m'a fait attendre deux heures dehors, en hiver, car il avait du travail à faire, apparemment. Je lui en veux toujours mais je suis quand même obligée d'aller chez lui avec mon frère. En plus, il habite dans un manoir dont les marches grincent la nuit, le vent siffle, tout ça me fait une peur bleue. Je marmonnai quelque chose.
-Qu'est ce que tu as dis ?,me demanda ma mère.
-Rien, rien.
Sur ce, je sortis de la voiture et claquai la portière, les écouteurs toujours sur mes oreilles. J'ouvris le coffre et sortis les valises, ce qui était assez compliqué avec mon petit frère qui sautait dans tous les sens. Je rouspétai lorsque mon frère me sauta dans les bras, je dus lâcher les deux sacs que j'avais dans les mains.
-Lilouuuu !, je soupirai, c'était ma demi-soeur, Agnès.
Non pas que je ne l'aime pas mais je la trouve un peu excentrique par moments. Quelques minutes plus tard apparurent, sur le pas de la porte, mon père, mon demi-frère, le fils de ma belle-mère, et un de ses amis ainsi que mon autre demi-frère et ma belle-mère. Mon petit frère courut se jeter dans les bras de mon père. Je le suivis au ralentis, traînant les pieds.
-Allez Lilou ! Arrête de faire la gueule, tu vas bien t'amuser !, fit ma mère pour m'encourager.
-M'amuser ?! Depuis quand je m'amuse ici ?, marmonnai-je.
-Fais un effort, ce n'est que pour le Week-end !
-Mouais..., sur ce, je me dirigeai vers l'horrible manoir ou habitait mon père avec sa nouvelle famille.
Tout le monde m'accueillit avec un sourire franc, qui me fit moi-même sourire. Mais je repris presque aussitôt mon air indifférent. Je saluai ma belle-mère, mon demi-frère, un de ses copains, ma demi-soeur et mon autre demi-frère. Puis j'indiquai a mon frère de me suivre tandis que j'allais poser les affaires dans nos chambres. Je grimaçai en entendant les marches grincer et les fenêtres claquer. Mon frère, lui, ne semblait même pas remarquer ces bruits étranges. Si bien que, au bout d'un moment, je me surpris à penser que j'étais sujet à des hallucinations auditives. J'éclatai de rire sous le regard surpris de mon frère. On arrivait enfin en haut, en effet, la maison était immense, ma belle-mère en avait hérité d'un de ses oncles, et l'escalier contait plus de cinquante marches- les ayant toutes contées un de ces jours de pluie où il n'y a plus rien a faire dans une de ces maison où il n'y a que le jardin où l'on peut s'amuser. ''Mais qui voudrait d'une taudis pareil ?'', pensais-je. De l'extérieur la maison semblait abandonnée, si bien que personne n'osait venir dans cette rue, qui semblait faire la collection de manoirs, maisons abandonnées et toute sorte de bizarreries identique. Je posai les affaires de mon frère dans sa chambre, une grande pièce aux murs peints de bleu azuré. Je me rendis ensuit dans ma chambre, une grande pièce également, mais aux murs gris foncés. Les murs étaient ornés de sortes de vaguelettes violettes. Je posai mon sac et en sortis mes affaires avant des les ranger dans le dressing. Mon sac rangé, je me fis tomber sur mon lit en soupirant. Je mis mes écouteurs et balançai mon portable sur le lit. Le jour, le manoir était tout sauf effrayant mais de nuit il ressemblait à la maison de Dracula, je pouvais même m'imaginer le cercueil dans la cave sur un petit promontoire au centre de la pièce, avec, tout autour, des bougies qui illuminaient d'un éclat blafard le visage du vampire. Et, comme par hasard, l'accès à la cave était interdit. J'entendis mon père m'appeler et je me levai avant de me rendre dans la chambre de mon frère, sachant qu'il n'avait pas entendu l'appel ayant ses écouteurs sur les oreilles avec la musique a fond. Effectivement il lisait un manga, les écouteurs sur les oreilles avec la musique si forte que je l'entendais de là ou je me tenais. Je m'approchai de lui et lui enlevai les écouteurs des oreilles.
-Mais..., protesta-t-il.
-On doit aller manger ! fis-je avant de sortir de la chambre et de descendre les escaliers.
Je frissonnai en entendant de nouveau les grincements sinistres que je suis apparemment la seule à entendre. Je me dépêchai de descendre les marches restantes et entrai dans la cuisine. Tout le monde était déjà assis. Je m'assis également sous les regards des autres, mal à l'aise. Mon frère arriva peu après et me regarda d'un air surpris et entendu, quelque chose clochait. Je commençai a manger, de plus en plus mal a l'aise. Lorsque je levai la tête, je remarquai que les autres me regardaient toujours d'un air étrange. Je leur souris d'un air bizarre et recommençai a manger. Un bruit bizarre me fit sursauter, et je fit tomber sur mon pantalon rouge les pattes a la sauce tomate que j'était en train de manger.
-Et meeeeeeeeer...
-CHUUUUT !, me coupèrent les autres.
J'obéi. Un autre bruit se fit entendre. Et je compris. Le bruit venait de la cave. Quelqu'un essayait d'enfoncer la porte de la cave.
-C'e..c'est...c'est..qui ?, balbutiai-je, oubliant le silence.
Personne n'eut le temps de répondre, le bruit fracassant qui résonna dans la maison fit comprendre a tous que celui ou celle qui se trouvait dans la cave avait réussi a enfoncer la porte. Je tremblais tellement j'était terrorisée. Je lançais un regard fébrile en direction du salon, sur lequel la porte de la cave s'ouvrait. En effet, la porte gisait a terre, le bois avait été creusé par endroit, comme si quelqu'un y avait planté quelque chose, mais a plusieurs endroits. Tout a coup, m'arrachant un cri d'horreur et de surprise, un énorme chien noir et blanc apparut a l'entrée de la cuisine, enfin, on ne pouvait pas qualifier l'horreur ce qui se trouvait devant eux. Cela ressemblai aussi a un singe. Ses babines retroussées laissaient apparaître ses crocs de la même couleur que l'ivoire. Je fit une grimace de dégoût en voyant toute la bave que la bête avait abandonné de la porte de la cave a l'endroit ou il se trouvait désormais. ''Si je l'adopte, ce qui est peu probable, je sais déjà comment je vais l'appeler !'' pensai-je, un sourire narquois sur les lèvres. Mais je perdis aussitôt le sourire. Un frisson d'horreur me parcourus. Comment pouvais-je plaisanter dans un moment pareil ? Je n'en avais aucune idée. Soudain, sous mes yeux ébahis, la bête commença a se transformer. Bientôt, l'animal laissa place a un humain enveloppé dans un cape noire dont on remarquais la doublure rouge. Je ne pouvais voir son visage a cause de la capuche qui lui recouvrait le visage. Il avait de larges manches. Soudain, sans prévenir il rejoignit ses mains en coupe devant lui et du feu naquis de ses mains. Je regardais, bouche-bée, ce phénomène étrange, qui n'existait que dans les livres. La boule de feu qui s'était formée dans ses mains en coupe partis tel un éclair, j'eu a peine le temps de voir la lumière orange qui se dirigeais vers moi. Par réflexe, je mis mes mains devant moi, même si je savais pertinemment que c'était totalement inutile. Je fermais les yeux, pour ne pas voir la mort en face, sûrement. Mais, de mes mains, j'eut tout juste le temps de le voir, sorti une sorte d'éclair argenté qui dévia de quelques millimètres la trajectoire de la boule de feu, que je n'aurait jamais eut le temps d'éviter, qui enflamma la cuisine. Je profitais de la fumée qui s'installais peu a peu dans la pièce pour m'enfuir, en faisant signe aux autres de me suivre. J'espérais que le « sorcier » ne nous ais pas vus. Mais en regardant en arrière je remarquait que le « sorcier » en question se trouvait juste derrière nous, une sorte de lanterne a la main. Je me précipitais vers la porte en toussant. Si nous restions quelques secondes de plus ici nous allions étouffer ! Je cherchait a tâtons la poignée et fini par la trouver avant d'ouvrir la porte. Je respirais avec bonheur l'air pur du dehors. Puis nous sortîmes et je fermais la porte, même si je savais que le « sorcier » n'aurait aucun mal a ouvrir la porte, surtout qu'il ne semblait aucunement gêné par la fumée. Nous courions désormais en direction de la forêt qui se trouvait non loin du manoir.